Sommet pour une montagne durable : l’avenir de la montagne en hiver face au réchauffement climatique
Le Sommet pour une montagne durable s’est tenu à Chamonix le 26 octobre dernier, rassemblant des professionnels et des représentants d’associations, guides, moniteurs, hôteliers, pour discuter de l’avenir de la montagne en hiver à l’heure du réchauffement climatique. Si l’on aurait pu penser que le sujet principal serait les vacances sans neige, le débat s’est rapidement recentré sur l’aspect humain de cette problématique.
La ministre déléguée chargée du Tourisme a voulu rassurer sur l’avenir des vacances d’hiver en altitude, affirmant que le ski avait encore de l’avenir malgré le manque d’enneigement. Elle a souligné l’importance de développer une montagne attractive toute l’année en mettant en avant d’autres activités que le ski. En effet, les comportements évoluent depuis la fin de la pandémie de Covid-19, avec des séjours plus courts et moins lointains, privilégiant la beauté des paysages et l’air pur plutôt que la pratique du ski.
Cependant, le défi de l’avenir de la montagne en hiver ne se limite pas à la question des activités touristiques. Les habitants des communes en altitude sont confrontés à la disparition du logement permanent. Les prix de l’immobilier ont atteint des sommets, avec des mètres carrés pouvant atteindre jusqu’à 13 000 euros à Chamonix. La part prépondérante des résidences secondaires et des locations de courte durée a rendu le logement inaccessible pour les plus jeunes et les saisonniers.
Pour faire face à ce problème, la mairie de Chamonix a signé une convention avec la plateforme Airbnb afin de mieux réguler les locations touristiques et de préserver l’habitat permanent. La ministre a également insisté sur l’importance de collecter des données pour mieux mesurer l’impact du tourisme sur les territoires.
Si le réchauffement climatique est un facteur déterminant dans l’avenir de la montagne en hiver, d’autres évolutions comportementales et environnementales sont également à prendre en compte. Les jeunes générations sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux et cherchent des alternatives au tourisme de masse. Des initiatives telles que la plateforme GreenGo, qui propose des hébergements écoresponsables, sont saluées comme des alternatives à Booking et Airbnb.
Le gouvernement soutient ces initiatives à travers le plan Avenir Montagnes lancé en 2021. La ministre a annoncé qu’un cadre de financement serait prochainement mis en place pour accompagner les collectivités dans leur adaptation à la transition climatique.
Chamonix, en tant que capitale de l’alpinisme, se positionne comme un territoire d’expérimentation pour la montagne de demain. La station mise sur une diversification des activités, en développant des filières à forte valeur ajoutée, en mettant en avant la beauté des paysages et en favorisant une relation harmonieuse avec la nature. La pratique des sports de montagne est également repensée, avec une attention particulière portée à la préservation de l’environnement.
L’avenir de la montagne en hiver face au réchauffement climatique passe par une adaptation des activités touristiques, une régulation du logement touristique et une sensibilisation aux enjeux environnementaux. Le ski reste une activité phare, mais il est nécessaire de diversifier les propositions et de développer une montagne attractive toute l’année. Les jeunes générations sont prêtes à changer leurs comportements touristiques et les initiatives en faveur d’un tourisme plus responsable sont encouragées et soutenues par le gouvernement.